Le GUIDE pour choisir ton TRÉPIED
Tu veux faire de la longue exposition et tu as besoin d’un trépied ? Mais lequel choisir ? Poids, taille, matière, sections, rotule… Voici un guide complet pour t’aider à trier ce qui existe sur le marché, et trouver le trépied qui répond à tes besoins !
Pourquoi utiliser un trépied ?
Quand on développe ses compétences en photo, à un moment donné on a envie de s’essayer à la pose longue. Et pour ça le matériel numéro 1, après l’appareil photo, c’est le trépied !
Le trépied te permet de faire des photos en basse lumière, et de nuit. Il garantit la stabilité de l’appareil photo pendant des temps de pose plus long, te permettant ainsi de choisir un réglage vitesse lent pour capter un maximum de lumière. Sans trépied, ta photo serait floue à cause de ton propre mouvement. Bah oui ! Tu ne peux pas rester figé et immobile toi !
Au moment de choisir, tu te retrouves au milieu d’un enfer sans nom ! Quelle marque ? Quel modèle ? Quels sont les critères importants ? Un vrai bordel ! C’est toujours difficile de choisir son matériel photo étant donné le budget qu’on investit.
Quand on analyse le marché, on se rend compte que les trépieds peuvent vite être très chers. On a tendance à s’orienter vers un modèle pas cher comme le basique Manfrotto. Je me souviens très bien l’avoir acheté dans mes débuts… ERREUR ! Il manque de stabilité, la rotule n’est pas très fiable et tu auras vite envie de passer au modèle au-dessus.
Quand tu choisis un trépied, certains éléments importants sont à prendre en compte.
Le guide : 10 éléments clés pour choisir ton trépied
1. Le poids supporté par le trépied
La fonction numéro 1 d’un trépied est la stabilité ! Pour que ton trépied soit parfaitement stable, il doit pouvoir supporter deux à trois fois le poids du matériel que tu fixes dessus.
Par exemple, mon Z7 + 24-70mm f/4 pèsent 1,175 kg. Mon trépied doit donc pouvoir supporter minimum 3,6 kg. MAIS ! Si tu veux pouvoir mettre un téléobjectif sur ton trépied, il faut aussi faire le calcul. Si je mets mon Z7 + 70-200mm f/2.8 + la bague d’adaptation FTZ on arrive à un poids de 2,24 kg. Mon trépied doit donc pouvoir 6,72 kg.
Donc.… À ton tour de sortir la calculatrice pour choisir ton trépied !
2. La rotule
Choisir ton trépied est une chose, choisir la rotule en est une autre. Lorsqu’on achète un trépied de qualité, plus on monte en gamme, plus on risque de devoir acheter séparément les pieds et la rotule (la tête du trépied sur laquelle on fixe l’appareil photo). Finalement ça n’est pas plus mal car souvent les rotules proposées dans les kits ne sont pas forcément adaptées à nos besoins.
Le principe de la rotule est le même que celui évoqué en amont. Elle doit supporter deux à trois fois le poids du matériel posé dessus. Sur le papier, le constructeur te dit que le trépied et/ou la rotule peuvent supporter le poids de ton matériel. Et c’est vrai ! Mais il ne prend pas en compte les autres critères fragilisant la stabilité. Le déclenchement peut faire vibrer l’appareil photo. Si tu poses ton matériel sur le trépied droit, tout est OK. Mais si tu shootes en penchant l’appareil à 90 ° il faut que le trépied ET la rotule suivent le rythme et soient assez stables pour encaisser le contrepoids. Le poids de l’objectif pourrait par exemple faire piquer du nez le matériel fixé, et parfois tu le vois à peine à l’œil nu. Mais tu le vois sur ta photo dans laquelle tu perçois le mouvement vertical.
Il existe plusieurs types de rotules : les 3D, celles pour la vidéo et les rotules “ball”. J’ai un peu du mal avec les rotules qui ont des barres qui ressortent. Je trouve ça encombrant et pas forcément adapté aux besoins d’un photographe. Pour moi, l’idéal ce sont les rotules ball, elles ont une forme de boule qui permettent de bouger l’appareil dans tous les sens, sans contraintes. Sur les miennes j’ai un système de vissage pour régler le serrage de la boule, et un deuxième pour régler la friction ce qui est très pratique pour faire des micro ajustements sans que le poids du matériel ne fasse tout tomber (façon de parler). Un troisième système de vissage me permet de faire pivoter la rotule à l’horizontal pour une rotation panoramique. Très pratique pour les panoramas !
3. La matière
Le poids que le trépied peut supporter est important. Et le poids que toi tu peux supporter l’est tout autant !
Tu peux t’orienter vers un trépied en aluminium ou en fibre de carbone. Ces deux matières sont les plus quali. Le carbone est un matériau plus léger et plus durable mais évidemment plus cher aussi. Si tu achètes un trépied de bonne qualité, garde en tête que c’est un investissement sur plusieurs années. Ton choix dépend donc de ton budget, et de ta masse musculaire ! Je suis déjà partie en voyage avec un sac à dos de 12 kg et j’avoue que le poids du trépied en plus du sac est un des critères les plus importants à mes yeux ! Mais garde quand même en tête que plus ton trépied est lourd, plus il est stable.
En tout cas, si tu vois écrit plastique quelque part, fuis ! Un trépied en plastique ne te sera d’aucune utilité. Parfois certains éléments peuvent être en plastique comme des poignées de serrage par exemple. Bon, ça n’est pas le critère qui doit le plus faire pencher la balance, mais personnellement j’ai déjà eu des mésaventures avec ce genre de systèmes. Tu sers trop fort, le plastique lâche et tu ne peux plus visser au maximum. C’est un peu embêtant même si ça n’empêche pas d’utiliser le trépied. Donc plus ça a l’air costaud, mieux c’est !
4. La hauteur du trépied déplié
Autre critère important, la hauteur du trépied déplié. Je dirais que plus il est haut, mieux c’est. Tu peux te retrouver face à des obstacles ou des rambardes qui peuvent gêner la scène que tu veux photographier comme par exemple sur un pont. En nature il y a aussi souvent des barrières de sécurité comme par exemple au-dessus d’une cascade ou pour délimiter un lieu dangereux. La hauteur du trépied déplié dépend de la taille des pieds, et de la longueur de la colonne centrale qui peut se relever et se bloquer. Les deux sont importants, mais pour favoriser la stabilité je te recommande de choisir un trépied en misant sur la hauteur des pieds plutôt que sur la taille de la colonne centrale.
5. Les sections
Certains trépieds ont 2, 3, 4, 5 sections. Ce sont des tubes cachés les uns dans les autres que tu peux déplier pour faire grandir ton trépied. Ces sections sont importantes parce qu’elle te permettent de pouvoir shooter à différentes hauteurs. Et elles ont aussi un rôle important dans la hauteur du trépied dont je viens de parler évidemment. J’ai tendance à éviter les deux sections (le trépied plié est trop grand) et les cinq sections (manque de stabilité). En général je favorise du trois ou quatre sections. A garder en tête que plus il y a de sections, plus le trépied perd en stabilité.
Le type de sections est aussi important. Pour développer les pieds, il existe plusieurs types de systèmes plus ou moins pratiques, qui ont leurs avantages et inconvénients. Au début j’utilisais des systèmes à clapet. Tu ouvres le clapet, tu fais glisser la barre du pied et tu fermes le clapet pour bloquer. Je me suis rendu compte que ça n’était pas hyper pratique avec les gants quand j’étais en Islande. Par la suite j’ai opté pour des systèmes à vis qui se tournent plus facilement quand on a les mains encombrées. Sur certains trépieds il faut faire un tour complet pour dévisser. Sur d’autres, un quart de tour suffit, réglé en un seul mouvement c’est très pratique ! Le seul défaut des systèmes à vis est qu’on entend vite craquer quand on passe par la case plage ! Mais un trépied ça s’entretient et se nettoie, c’est comme tout ! 😉
6. La hauteur du trépied déplié
Ce critère dépend aussi du nombre de sections. Plus il y a de sections, plus le trépied plié est petit. Prend le temps de sortir un mètre et d’imaginer ton futur trépied accroché sur ton sac à dos. Tu verras que les trépieds peuvent facilement dépasser la taille que tu t’imagines ! Et pense aux éventuels désagréments. Je ne compte plus le nombre de fois où je m’accroche à une branche d’arbre en baissant la tête dans la forêt, ou quand je gêne une personne en me tournant dans le métro ! Encore une fois, n’oublie pas que plus il y a de sections, moins le trépied est stable. Il faut donc trouver le bon équilibre au moment de choisir ton trépied.
7. L’écart entre les pieds
Pour favoriser la stabilité, tu peux dans certaines situations écarter les pieds de ton trépied pour répartir le poids. Personnellement mes deux trépieds fonctionnent avec un système de crans et je peux choisir différents degrés d’ouverture. Il existe aussi un système avec des clapets situés en haut des pieds, qui permettent de choisir l’angle que l’on souhaite sans être limités par le choix d’un degré en particulier. Je trouve ça bien plus pratique mais il me semble que ce système est proposé sur des trépieds un peu plus haut de gamme. Ce sera un critère à ajouter la prochaine fois que je dois choisir un trépied !
8. La mobilité de la colonne centrale
La colonne centrale est une barre qui permet de gagner en hauteur grâce à un système de serrage qui la bloque. Sur certains modèles elle peut aussi être inclinée à l’horizontal voir tête à l’envers pour se rapprocher du sol. C’est un critère que je surveille car il est très utile de se rapprocher ainsi du sol quand on le souhaite, pour composer avec le premier plan. Ou de passer la tête du trépied par dessus une rambarde et ne pas avoir cette même rambarde dans la composition. En ce qui concerne la hauteur, je me répète mais mieux vaut compter sur la grandeur du trépied que sur cette barre. Plus on la sort pour gagner en taille, plus le trépied perd en stabilité.
9. Le plateau
Le plateau c’est le petit support qui s’accroche sous l’appareil photo pour fixer le boitier à la rotule du trépied. Certains trépieds proposent une petite vis qui se fixe sur l’appareil et qui se clipse sur la tête du trépied. C’est d’ailleurs le cas du basique Manfrotto que j’évoquais au-dessus. Fuyez ! Ça ne tient pas bien, ça bouge et si vous mettez un peu trop de poids… Bof bof la catastrophe.
Je vous recommande les plateaux carrés ou rectangulaires de la norme Arca Swiss qui se vissent à l’appareil, et qui se fixent sur la rotule avec un système de serrage. On visse bien fort pour que le plateau reste fixé sous l’appareil et qu’il n’en bouge plus ! Vous verrez que c’est bien pratique de ne jamais l’enlever, et ça évite les oublis ! Et on sert bien fort quand on pose le plateau sur la rotule pour que rien ne bouge quand on fait des photos.
Le système Arca Swiss est le plus répandu quand tu cherches du matériel de qualité. Ainsi, si tu changes de rotule, tu n’auras pas de problème de compatibilité. Tu pourras utiliser le même plateau de fixation ou utiliser plusieurs plateaux sur plusieurs appareils sans devoir dévisser et revisser à chaque fois.
Note : Si tu utilises un adaptateur d’objectifs et un boitier hybride, parfois les plateaux sont trop profond et bloquent les bagues d’adaptation. Regarde la taille en cm pour que le plateau ne dépasse pas la profondeur de l’appareil.
10. Autres critères
Il existe beaucoup d’autres petits critères qui peuvent avoir de l’importance au moment de choisir ton trépied.
Pour les amateurs de montagne, de neige et de froid ! Lors de l’achat d’un trépied, il est parfois possible de choisir une option supplémentaire. C’est un peu comme une voiture, tu peux avoir des extras. 😋 Et l’option à laquelle je pense en particulier c’est les pics sur les pieds. Ils sont très utiles pour aider à positionner le trépied et éviter qu’il ne glisse sur la glace et dans la neige. Pas essentiel pour tous, mais très pratique pour certains, dont moi !
Les trépieds sont souvent dotés d’un niveau à bulles, sur la partie haute des pieds, et aussi sur la rotule. Un c’est bien, deux c’est mieux ! C’est très pratique quand on fait un panorama pour que le trépied et l’appareil soient bien placés à l’horizontal tout au long du panorama.
Comme je te le disais, plus ton trépied est lourd, plus il est stable. C’est pour cette raison que tu peux trouver sur certains modèles un crochet pour accrocher un lest. Ajouter du poids pour garantir la stabilité peut être très utile dans des lieux où il y a beaucoup de vent. Mmm je repense à la nuit où j’attendais les aurores boréales en pleine tempête en Islande. Je m’accrochais à mon trépied pour qu’il ne s’envole pas… Et j’ai fini trempée jusqu’aux os ! J’aurais bien aimé accrocher du poids sur le trépied et attendre les mains dans les poches ! 😅
Conclusion
Maintenant que tu as en tête les critères importants pour choisir ton trépied, libre à toi de faire ton étude de marché. Tu tomberas forcément sur des modèles très qualis et très chers comme chez Gitzo. Et sur des modèles peu qualis avec des marques inconnues.
Il faut que tu détermines quels sont les critères importants pour toi. Et aussi dans quels milieux tu vas utiliser ton trépied : en ville ? en nature ? en randonnée ? Est-ce que tu te déplaces en voiture ? En transports en commun ?
Personnellement j’ai deux trépieds.
- Le Vanguard 254 CT & Rotule BH-50 idéal pour la photo de ville car il est petit et léger. Il convient aussi pour la photo en nature pour des conditions simples uniquement. Impossible de lutter en pleine tempête avec. Celui-ci coûte environ 170 €.
- Le Vanguard Alta Pro+ 264 CT & Rotule BH 250 sont mes joyeux compagnons pour la photo nature et particulièrement pour les voyages dans le grand nord parce qu’il est plus costaud face au vent, à la neige et à tout ce qui pourrait être contraignant dans ce genre d’aventures. Le trépied coûte 270 € et la rotule environ 80 €.
Un autre troubadour très utile pour dépanner quand on a un appareil photo léger c’est le GorillaPod de chez JOBY qui supporte jusqu’à 3 kg. Ses bras articulés s’accrochent facilement n’importe où, et il est souvent toléré là ou les trépieds ne sont pas acceptés. En plus il est tout petit et ne pèse pas grand chose accroché sur le sac à dos !
As-tu déjà un trépied ? Quel modèle ? En es-tu satisfait ?
Si tu n’en as pas, est-ce que cet article t’aide à y voir plus clair pour choisir un trépied ?
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Aurore