Sauvegarde photo = Archivage, Disques Durs et Emmerdes

J’ai envie de te parler d’un sujet primordial quand on fait de la photographie. LA SAUVEGARDE de ses fichiers. Étape très importante à ne surtout pas négliger, elle soulève de nombreuses questions et parfois quelques emmerdes.

Si tu suis mes aventures sur Instagram, tu as peut-être vu que cette année je me suis retrouvée dans un sacré pétrin quand mon disque dur principal m’a lâchement abandonnée. LE disque dur externe sur lequel j’avais toutes mes archives professionnelles et personnelles. Tous mes RAW de 2015 à 2019. Tous mes documents d’entreprise. Et tous mes souvenirs persos.

BREF, pas besoin de te faire un dessin. La LOOSE totale. J’ai pensé que cette expérience pourrait t’aider à organiser ta sauvegarde, et surtout à ne pas faire les mêmes erreurs que moi.

 Archivage et classement 

Comme je te l’expliquais dans la vidéo d’Introduction Lightroom, le classement des photos est hyper important pour retrouver facilement tes photos et les importer dans des logiciels de post-traitement. Quand on shoote en RAW, on se rend vite compte que les fichiers prennent une sacrée place. Alors quand on fait beaucoup de photos dans l’année, et qu’on cumule les années, il faut bien stocker tout ça quelque part. Mais au-delà des photos, c’est tout ton archivage qui est important.

J’imagine que comme moi tu as des photos oui, mais aussi des souvenirs avec le(la) chéri(e), avec la famille, les copains… Mais aussi des documents, des archives liées à tes études, ou à ton travail comme des fiches de paie. Des films, de la musique, des logiciels… BREF un tas de choses qu’on ne veut surtout pas perdre !

Pour ma part j’ai deux disques durs externes HYPER BIEN organisés.

• Le premier est un disque de 2 To que j’appelle “DD Travel” parce que c’est celui où je stocke mes projets professionnels en cours et toutes mes sessions photo de l’année que je n’ai pas fini d’éditer. C’est aussi celui que je balade dès que je suis en déplacement ou en voyage.
• Le deuxième est un disque de 4 To que j’appelle “DD Bureau” et qui est mon disque d’archivage. Il contient en gros toute ma vie personnelle et professionnelle. Voici quelques exemples en image.

 Comment choisir un disque dur ? 

Un peu d’organisation ça ne fait pas de mal. C’est un gain de temps quand on cherche quelque chose dans les archives, et une utilité folle quand on se retrouve face à des problèmes de sauvegarde.

Quand on cherche un disque dur, certains éléments importants sont à prendre en compte.

• Disque dur portable ou disque dur de bureau avec prise secteur
• Capacité de sauvegarde exprimée en To (1 To = 1000 Go)
• Vitesse de lecture et vitesse d’écriture, rapidité des transferts et de l’ouverture des fichiers
• Taille et robustesse du disque pour pallier aux aléas de la vie
• Rapport qualité/prix

Pour ma part, je suis une grande fan de la marque LACIE qui propose des disques durs rapides, et résistants face aux chocs. En plus je peux confirmer que leur garantie 2 ans constructeur fonctionne très bien puisque je l’ai déjà utilisée.

Si tu hésites et que tu peux utiliser l’USB-C notamment avec les récents ordinateurs, je te le recommande. La connexion Micro-B a tendance à être plus fragile et parfois la connectique lâche avec le temps. C’est ce qui m’est arrivé et j’ai pu changé mon disque Lacie.

 Les emmerdes et les options 

Nos photos et nos documents sont bien classés. Ils sont archivés sur de supers disques durs qu’on a mis un temps fou à choisir pour en trouver un performant et dans notre budget. On est heureux tout roule. Et là… Patatra. Le disque dur lâche à cause d’une chute, d’un choc, ou même sans raison on ne sait pas pourquoi.

Il existe plusieurs options, et là je vous parle de mon expérience.

Option numéro 1 : le câble adaptateur

Parfois c’est seulement la connectique qui lâche. En général le disque dur est sous garantie, on peut le retourner au fabricant qui nous en envoie un nouveau sous un certain délai. C’est super MAIS ça inclut la perte des données OU le paiement du service de récupération des fichiers par le fabricant.

En réalité tu pourrais ouvrir le disque toi même et vérifier si le problème vient de la connectique. C’est assez facile et accessible à tous. Quelques vis à dévisser, on enlève la “cage thoracique” du disque et on se retrouve avec le VRAI disque en main. Ensuite on utilise un câble adaptateur 2,5″ ou 3,5″ en fonction du disque, et pour une dizaine d’euros on sait si le problème vient de la connectique.

Mais il faut garder en tête que le disque est protégé contre le démontage par une petite étiquette de sécurité. Si le scellé de protection est brisé et que le fabricant le voit, le remplacement du disque ne sera pas garanti. C’est une option simple à tester sans hésitation quand il n’est déjà plus sous garantie. En revanche si tu veux essayer de récupérer tes données avant d’envoyer le disque pour en réclamer un nouveau parce que tu es encore sous garantie, tu sais maintenant que tu risques de ne pas avoir gain de cause.

Option numéro 2 : la station d’accueil

Si tu as découvert grâce au câble adaptateur que c’était seulement un problème de connectique, tu peux transférer tes données sur un nouveau disque ou continuer à utiliser ce disque s’il n’est pas endommagé.

Néanmoins il faut garder en tête que la fameuse cage thoracique n’était pas là pour faire joli. Elle protège les composants du disque dur qui s’abîment très facilement. On voit bien notamment sur les disques portables toutes les soudures et tous les petits bidules accrochés sur cette plaque verte.

Le câble n’est peut-être pas la meilleure option pour utiliser le disque dans le temps, il faudrait plutôt utiliser une station d’accueil. Posée sur le bureau pour t’en servir et à l’abri de la poussière quand tu ne l’utilises pas. Ce type de station a la même utilisé que le câble et te permet de vérifier si le problème vient de la connectique quand tu démontes le disque dur. Attention à bien prendre une station permettant de brancher les disques externes comme les disques de bureau qui sont plus gros.

Le modèle que j’utilise n’est plus disponible sur Amazon mais tu trouves d’autres produits similaires en faisant une recherche rapide comme celui-ci qui est très bien noté. Globalement je te recommande un dock double baies pour mettre deux disques, et qui prend en charge les disques 2,5″ comme 3,5″. Tu en trouves au moins cher pour entre 30 € et 40 €. Si tu comptes utiliser le dock souvent, tu peux investir un peu plus pour avoir une station plus rapide et avec d’autres options.

Option numéro 3 : le professionnel de la récupération de données

Si ton disque n’est plus garanti, que tu l’as démonté et que le problème ne vient pas de la connectique… Tu n’as plus beaucoup d’options.

Étant donné l’importance de ce qui était sur mon disque, j’ai choisi de faire appel à un professionnel : OnTrack. De passage à Paris, j’ai déposé mon disque dur un lundi matin directement dans leurs locaux à Verrières-le-Buisson. Ils ont aussi plusieurs points de contact à Paris, partout en France et même à l’étranger puisque c’est une boite internationale.

Dès réception, ils sont capables en quelques heures de faire un diagnostic sur notre pauvre blessé. Il faut remplir un formulaire de demande d’évaluation et le disque part au labo. C’est une évaluation gratuite et sans engagement.

Ontrack détermine alors le problème et fait une estimation en pourcentage du nombre de données récupérables. Pour ma part, ils ont estimé pouvoir récupérer 90 à 100 % des fichiers. Ils proposent un devis avec trois services : standard (10 à 15 jours ouvrés), express (3 à 5 jours ouvrés) et urgent (12 à 48h).

Lors de la démarche, j’ai été mise en relation avec spécialiste. Alexandre a été hyper transparent et m’a expliqué tous les détails de l’opération. Quand mon disque de bureau est accidentellement tombé, la tête de lecture a sautée. Il a donc fallu en commander une nouvelle pour extraire les données. Mais le plus important est que dans sa chute, la tête de lecture a rayé le disque qui était en fonctionnement. Autrement dit, une partie de mes fichiers a été endommagée…

Après signature du devis, la nouvelle tête de lecture a été commandée et le disque est parti en salle blanche. Le disque image étant endommagé, l’extraction a pris beaucoup de temps. Alexandre me tenait au courant. Je l’embêtais beaucoup à tel point qu’il m’a même précisé “le taux de transfert est de 18 %, notre objectif est de nous rapprocher au maximum du 100 %”.

Enfin l’instant de vérité est arrivé.

Fichiers en Bon état : 116 238 fichiers  soit 1,03 TB
Fichiers en état partiel : 28 701 fichiers soit 1,06 Tb risquant de ne pas s’ouvrir

Ontrack a récupéré 80 % des fichiers en bon état, et 20 % des fichiers sont endommagés. Si ces 20 % représentent 1 To en terme de poids, c’est parce que ce sont majoritairement des fichiers RAW et des TIFF. Quasi tous les fichiers RAW affectés sont inexploitables. Par contre les fichiers TIFF sont pour la plupart exploitables.

Quand j’ouvre un RAW dans Photoshop et que j’applique des modifications dessus, il s’enregistre ensuite en format TIFF. Et les dommages causés sur ces fichiers sont sur des calques et non sur le fichier en entier. De tous les fichiers que j’ai testés, j’ai toujours pu récupérer la version finale de la photo éditée et ce sont les calques en-dessous qui sont endommagés.

J’ai reçu mes données sur un nouveau disque dur 4 To via DHL. Pour accéder au disque chiffré, j’ai reçu un code de sécurité par e-mail. Les fichiers étaient séparés dans deux dossiers : bons et partiels. Et dans chaque dossier, le nom des documents et ma belle architecture de classement ont été conservés (oui oui, je t’avais dit que c’était utile même pour les emmerdes). Cela m’a permis de facilement faire le tri et de vérifier s’il me manquait des fichiers importants.

Dernier point, le tarif. Il est vrai que ce genre de service n’est pas donné. Pour la récupération des données et le transfert sur un disque dur équivalent (4 To), j’ai payé 649 € HT soit 778,80 € TTC. Ontrack propose aussi le paiement en plusieurs fois.

Comme je le disais, toute ma vie était sur ce disque dur et il faut savoir à qui on peut confier sa vie dans ce genre de moments. Finalement j’ai pu récupérer + de 80 % de mes données et j’ai pu limiter la casse.

 Conclusion 

Pour conclure, il faut bien ranger ses fichiers en suivant une belle architecture organisée.

Il faut bien choisir le matériel qu’on utilise, parfois c’est important d’investir à l’achat plutôt qu’à la réparation.

Il ne faut pas cogner, faire tomber, brutaliser ses disques durs !!!

D’autres sujets sont intéressant à étudier quant à la sauvegarde des données. Par exemple, je fais maintenant des sauvegardes miroir de mes disques durs. Certains préfèrent utiliser le cloud pour sauvegarder leurs documents importants. Personnellement, il me faudrait tellement de place que le prix du cloud me reviendrait à acheter un disque dur par an.

Le prochain sujet que je compte étudier est la construction d’un NAS. Grosso Modo, c’est un serveur de stockage en réseau, dans ton salon ! Imagine une grosse boite avec plusieurs disques durs dedans. Si un disque lâche, ce sont les autres qui prennent le relai. Et le tout est accessible en réseau donc c’est comme si tu avais un cloud privé. Mais ça dépasse mes connaissances pour le moment, alors je t’en reparlerai d’ici quelques mois.

Et toi, tu as déjà eu un problème de perte de données ? Quelle solution as-tu trouvé ? Et plus important, comment sauvegardes-tu tes données et tes photos ?