Quand une photo RATÉE devient une photo UNIQUE

 Nous faisons tous des erreurs en photographie 

En apprenant la photo, on fait souvent des erreurs. On oublie de recharger sa batterie ou on la laisse dans le chargeur à la maison. On oublie de vider sa carte mémoire et on a plus de place. On ne se concentre pas pour soigner l’horizon ou la composition. On choisit les mauvais réglages pour le rendu recherché…

Il existe tellement d’erreurs qu’on fait quand on apprend la photographie, et même quand on pratique cette activité depuis plusieurs années. Il y a toujours des surprises inattendues, des contraintes auxquelles on ne s’attend pas. Tu vois ce que je veux dire ?

 On apprend toujours de ses erreurs 

Peu importe les connaissances, et peu importe depuis combien de temps on pratique la photo, on apprend TOUJOURS de ses erreurs. Pour la prochaine balade photo, je n’oublierai pas de charger ma batterie et de la remettre tout de suite dans mon appareil. J’achèterai une deuxième carte mémoire,  et d’une grande capacité, pour ne plus avoir de petite carte mémoire pleine. Quand je ferai une photo, je réfléchirai à comment je peux améliorer ma composition en changeant d’angle, de point de vue, d’objectif. J’essayerai plusieurs réglages pour voir ce qui rend le mieux, et ce qui correspond à ma vision de ce que je capture.

Oui, voilà comment j’ai appris de mes erreurs en photographie au fil des ans. Mais il y a une chose que j’ai aussi apprise et que j’avais oubliée. Une chose très importante que je tiens à partager avec vous aujourd’hui. Certaines erreurs rendent une photo unique.

 Bokehliscious : Quand une photo ratée devient une photo unique ! 

Dans un premier temps, quand ta photo ne ressemble pas ce à quoi tu t’attendais, c’est la déception. La photo est ratée. Et pourtant, si tu y regardes de plus près, et bien peut-être que ta photo est unique et pas si mal.

Lorsque j’ai commencé la photo, j’ai vite été passionnée par la pose longue et l’utilisation du trépied. Par une nuit froide, je suis partie me balader seule, près du jardin des tuileries. Il y avait cette grande roue lumineuse qui m’obnubilait. Après plusieurs photos de la roue seule, je retravaille ma composition à la recherche d’un angle différent. Je me poste devant la fontaine place de la Concorde, trépied en place et appareil photo fixé dessus. Et vlan la pluie arrive ! Je mets le pare-soleil de mon objectif pour le protéger un petit peu mais ça ne suffit pas et quelques fines gouttes se déposent sur la lentille.

Normalement avec un diaphragme pas trop ouvert, les gouttes ne devraient pas apparaître, pas démesurément en tout cas. C’est ce que je me disais. Imagine ma surprise quand sur l’écran de mon appareil je vois cette photo avec plein de tâches colorées !

Si au premier abord j’ai pensé avoir raté ma photo parce que mon diaphragme à f/13 n’était pas assez fermé. J’ai vite changé d’avis. Cet espèce de bokeh est le reflet des lumières de la roue et des décorations de noël dans les gouttes d’eau qui se sont posées sur mon objectif. Et bien que ça ne soit pas l’effet que j’attendais ce jour là, cette image reste l’une de mes préférées dans mes débuts en photo pour son originalité et pour sa leçon de morale. Elle est depuis ce jour baptisée Bokehliscious.

 Celui qui ne pratique pas ne fait pas d’erreur et donc… 

La morale de Bokeliscious c’est celle-ci :

Celui qui ne pratique pas, ne fait pas d’erreurs et n’apprend pas. Du coup, il ne risque pas non plus de faire de photos uniques.

On ne répétera jamais assez que pour apprendre la photo, pour trouver l’inspiration, il faut pratiquer. C’est une façon de comprendre son matériel et de le maîtriser mais c’est aussi le meilleur moyen de découvrir toutes les possibilités et techniques que la photographie offre. Même quand on a des doutes et qu’on y croit pas, il faut essayer.

J’en viens à mon deuxième exemple démontrant qu’une photo ratée peut devenir unique. Je suis partie en Guyane récemment, et je n’étais pas psychologiquement et matériellement préparée à l’humidité du climat. Et forcément qui dit humidité… dit buée… J’étais souvent en déplacement et je n’avais pas beaucoup d’opportunités pour vider mon sac à dos et faire respirer tout ce qu’il y avait dedans. Pendant tout le voyage, je n’ai quasiment pas pu utiliser mon grand angle qui était le premier à prendre la buée à cause de sa lentille bombée.

Et il y a eu ce jour, où j’ai voulu utiliser mon 70-200mm à bord d’une pirogue. J’ai à peine monté l’optique sur mon boitier que de la buée a commencé à se former sur la lentille. J’étais désespérée ! La buée se formait non pas sur la lentille extérieur de l’objectif, mais à l’intérieur côté capteur. Le seul moyen pour enlever cette buée dans l’immédiat était d’enlever l’objectif du boitier et d’aérer les deux dans les courants d’air provoqués par la vitesse de la pirogue. Autant dire que c’était pas super safe. Un moucheron et je n’ose imaginer les conséquences ! À ne surtout pas faire ! J’ai fini par me dire “mieux vaut fait que parfait”. Ça ne coûtait rien d’essayer de faire des photos malgré la buée, plutôt que de ne pas en faire du tout ! Et c’est comme ça que j’ai pris cette photo.

Finalement j’ai pu récupérer pas mal de détails en post-traitement, notamment grâce à la correction du voile et la texture dans Lightroom. Je suis très heureuse d’avoir fait cette photo. Elle donne pas envie ma petite tortue sur son rocher là ? En plus, le voile créé par la buée apporte un petit plus que je ne saurais expliquer. Un côté imaginaire et paradisiaque dans cette environnement tropical. Pour que tu imagines mieux l’impact initial de la buée, voici l’avant/après.

 Conclusion 

Je t’ai raconté ces deux histoires pour te montrer qu’une photo ratée peut devenir une photo unique, mais surtout pour t’expliquer l’importance de pratiquer, et de ne pas avoir peur de faire des erreurs. Les erreurs font partie de l’apprentissage, elles sont même essentielles puisqu’on les retient, pour ne plus les répéter. Mais surtout derrière ces erreurs peuvent se cacher de belles surprises, auxquelles on ne s’attend pas. 🙂

Est-ce que tu as déjà vécu ce genre d’anecdote ? Partage en commentaire tes erreurs et ce que tu en as appris ! Ton expérience pourrait aider d’autres photographes !